Le mot du directeur, decembre 2021

Que retiendrez-vous de l’année 2021 ?

Il serait tentant d’en oublier une bonne partie, puisque la COVID a perduré pour une deuxième année et que le secteur des arts et de la culture a été le dernier à retrouver un niveau d’activité plus ou moins équivalent à celui de l’avant-pandémie. L’absence d’événements artistiques live – aussi bien sur scène que derrière – nous a obligés à occuper notre temps et notre esprit autrement. Beaucoup d’entre nous en sont venus à penser que le « bon vieux temps » d’avant la pandémie n’était pas si bon que ça. Depuis plusieurs décennies, il est de plus en plus difficile de gagner sa vie dans le secteur des arts. Nous sommes devenus des créateurs, producteurs et promoteurs « multitâches » occupés 24 heures sur 24, sept jours par semaine, à travailler plus fort qu’avant, pour obtenir de moins bons résultats, sans parler des baisses de revenus et de la précarité croissante des emplois complémentaires.

Je ne voudrais pas finir l’année en Grincheux — bien que s’il existait un concours pour l’Année du Grincheux, 2021 serait une très bonne candidate — mais le fait est que la pandémie nous a forcés à ralentir et à faire le point sur l’état de notre monde.

Et l’on constate qu’un simple retour à la normale ne serait pas la meilleure solution. Il serait plus sage de considérer ce chamboulement comme une occasion de faire les choses autrement, et même mieux. Cela nécessitera les efforts coordonnés des artistes en collaboration avec l’aide des organismes et conseils des arts qui les soutiennent.

Des organismes tels qu’ELAN, la Quebec Writer’ Federation et la Quebec Drama Federation peuvent jouer un rôle important dans ce contexte, mais il faut également que les artistes et les travailleurs culturels s’impliquent activement dans cette entreprise. Ce sera tout un projet pour 2022.

L’année 2021 fut une année de surprises et de stress, de ralentissements et de détours. À tous les membres et amis d’ELAN je souhaite de passer de Joyeuses Fêtes en toute sécurité. Et j’espère qu’en janvier nous pourrons annoncer la nomination d’un nouveau directeur exécutif qui travaillera avec le personnel et le conseil d’administration d’ELAN pour mener à bien les nombreuses tâches qui nous attendent.

Guy Rex Rodgers

Directeur par interim

Reconnaissance des terres

ELAN est un organisme de langue officielle en situation minoritaire dans un pays qui ne reconnaît que deux langues officielles, soit le français et l’anglais. Nos bureaux se trouvent à Tiohtiá: ke, ancien nom de Montréal en kanien’kehá: ka, langue des Mohawks, et la ville était également connue sous le nom de Mooniyang, nom anishinabe que lui avaient donné les Algonquins. Bien que nous soyons basés dans cette ville, nous avons également réalisé des projets dans plusieurs régions du Québec.

Le kanien’kéha et l’anishinabe ne sont que deux des nombreuses langues autochtones liées à notre province, où l’anglais et le français sont des langues coloniales. La province que nous connaissons sous le nom de Québec est née d’une fusion des territoires traditionnels des nations innue et inuite, des nations algonquiennes et des nations mohawks de la Confédération Haudenosaunee. L’atikamekw, le cri, l’inuktitut et l’innu-aimun font également partie des nombreuses langues autochtones autrefois parlées de manière majoritaire au Québec, et cela bien avant l’arrivée du français et de l’anglais.

Nous aimerions souligner l’important travail accompli par les Premières Nations pour faire revivre les langues traditionnelles liées à ces territoires et pour défendre le statut officiel des langues autochtones au Canada.