Mot du directeur - novembre 2020

Guy Rodgers avec Anne-Marie Jean, Présidente-directrice générale de CALQ à ELAN 2019 AGA.

Photo : Nasuna Stuart-Ulin

Les artistes sont des gens extrêmement résilients, aptes à trouver rapidement des solutions créatives pour palier à des situations difficiles. Cela représente une grande force en temps normal. Or la situation à laquelle nous faisons face actuellement est totalement anormale et imprévisible. Essayer de résoudre trop de problèmes par vous-même, et de manière isolée, peut devenir épuisant et accablant à la longue, c’est pourquoi il est important de travailler tous ensemble.

Les différents paliers de gouvernement, ainsi que les bailleurs de fonds pour les arts, ont réagi à la pandémie en offrant des programmes de soutien d’urgence ans précédent. Cela, ainsi que la douceur de la saison estivale, a rendu supportables les six premiers mois de la crise de Covid-19. Alors que nous entrons dans une nouvelle phase de la pandémie, nous recevons des appels de détresse de la part d’artistes qui ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir de l’aide, ni s’ils sont éligibles aux nouvelles formes d’assistance et à quelles conditions. La page Covid-19 d’ELAN tente de recueillir les informations les plus utiles et les plus à jour. Nous invitons tous les artistes et travailleurs culturels à nous contacter s’ils ne trouvent pas de réponse à leurs interrogations, s’ils croient être tombés entre les mailles du filet d’un programme, et/ou s’ils se sentent tout simplement perdus. Nous pouvons vous aider à trouver des réponses à vos questions, des solutions à vos ennuis.

ELAN propose diverses séances d’information et activités de réseautage inspirées par des conversations que nous avons eues avec certains membres. Faites-nous savoir si vous avez d’autres besoins, et faites-nous connaître les groupes de soutien qui vous viennent en aide et qui pourraient bénéficier à d’autres. La communauté d’ELAN est liée à de nombreuses autres communautés. Si nous ne pouvons pas vous aider directement, nous connaissons peut-être quelqu’un qui pourrait le faire. L’hiver sera long, mais de nouvelles idées et expériences sont en train d’émerger tout autour de nous. Il nous faut partager nos ressources et nos informations afin que tous soient en mesure d’affronter la tempête.

Reconnaissance des terres

ELAN est un organisme de langue officielle en situation minoritaire dans un pays qui ne reconnaît que deux langues officielles, soit le français et l’anglais. Nos bureaux se trouvent à Tiohtiá: ke, ancien nom de Montréal en kanien’kehá: ka, langue des Mohawks, et la ville était également connue sous le nom de Mooniyang, nom anishinabe que lui avaient donné les Algonquins. Bien que nous soyons basés dans cette ville, nous avons également réalisé des projets dans plusieurs régions du Québec.

Le kanien’kéha et l’anishinabe ne sont que deux des nombreuses langues autochtones liées à notre province, où l’anglais et le français sont des langues coloniales. La province que nous connaissons sous le nom de Québec est née d’une fusion des territoires traditionnels des nations innue et inuite, des nations algonquiennes et des nations mohawks de la Confédération Haudenosaunee. L’atikamekw, le cri, l’inuktitut et l’innu-aimun font également partie des nombreuses langues autochtones autrefois parlées de manière majoritaire au Québec, et cela bien avant l’arrivée du français et de l’anglais.

Nous aimerions souligner l’important travail accompli par les Premières Nations pour faire revivre les langues traditionnelles liées à ces territoires et pour défendre le statut officiel des langues autochtones au Canada.

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