Vagues de changement: Deuxième Episode
Quelles sont les caractéristiques qui définissent ce personnage flou qu’est le « Québécois anglophone » ? Est-ce une question d’histoire, à savoir le nombre d’années ou de générations qui marque l’arrivée de votre lignée sur ce territoire ? Est-ce une question de langue ? Vos qualifications acquises en tant qu’anglo-québécois sont-elles renforcées ou diminuées par l’ajout de compétences en français ? Qui décide de votre appartenance au Québec ? Devez-vous attendre d’être accepté ou pouvez-vous décider par vous-même et revendiquer vos droits dès que vous vous sentez prêt à le faire ?
Le projet « Vagues de changement » d’ELAN plonge dans l’épineuse question de l’identité québécoise et de l’appartenance au pays. Nous avons interviewé à ce sujet plus de cinquante personnes, regroupées par vagues d’immigration. La vague la plus ancienne remonte à l’époque des guerres napoléoniennes. Ces familles sont arrivées alors que Montréal était à 50 % anglophone ; leurs descendants ont connu les attentats du FLQ, la loi 101, deux référendums et l’exode de 300 000 Québécois anglophones, ainsi que des changements sociaux radicaux. La vague la plus récente, arrivée après 2010, tente toujours de comprendre la société québécoise et les codes non écrits qui prescrivent qui appartient au Québec et qui demeure « autre ». Chaque vague d’immigration rapporte un peu les mêmes récits sur l’arrivée dans un nouveau pays et l’adaptation aux us et coutumes locales. Mais le paysage sociopolitique, lui, n’a cessé de changer, de même que les codes non écrits.
Les derniers groupes de discussion de « Vagues de changement » ont été filmés pendant le mois de mars, et les deux premières vidéos du projet sont maintenant montées. Nous sommes heureux de les partager avec vous. Si votre famille est arrivée au Québec avant 1970, ces récits feront écho à vos expériences personnelles. Si vous et/ou votre famille êtes arrivés après 1970, ces bribes d’histoires vécues jetteront la lumière sur cet endroit étrange et complexe que l’on nomme « chez soi ».
Les quatre dernières vidéos du projet seront lancées le mois prochain.