La nouvelle politique culturelle du Québec

Artistes, prenez la parole !

Vingt-cinq ans après le lancement de la première Politique culturelle du Québec, qui a mené à la création du CALQ et de la SODEC, et après 15 mois de consultation auprès de la population, le ministre de la Culture et des Communications Luc Fortin vient de faire paraître une ébauche de sa nouvelle politique culturelle.

L’été dernier, ELAN a mené une série de consultations auprès de ses membres. Puis à l’automne, nous avons déposé un mémoire exprimant notre inquiétude à l’effet que le document de travail accordait peu d’importance aux artistes anglophones du Québec. Nous savons qu’il est important de valoriser la culture francophone, mais nous savons aussi que lorsque Arcade Fire a remporté un

prix Grammy en 2011, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité une résolution visant à reconnaître le fait que les artistes anglophones peuvent eux aussi être d’excellents ambassadeurs pour le Québec.

La nouvelle politique culturelle comble bien des lacunes que comportait la mouture de 1992, en tenant compte notamment du virage numérique, et de l’importance des artistes autochtones. Cela n’est pas parfait, mais le Ministre et son équipe ont fait un grand effort pour se montrer modernes et inclusifs.

Le ministère de la Culture et des Communications accueille en ce moment les commentaires sur son projet de nouvelle Politique culturelle (FR). Voici votre dernière chance de vous exprimer à ce sujet ! Prenez quelques minutes pour lire le document, puis faites parvenir vos commentaires au ministère, ou à ELAN (admin@quebec-elan.org) pour que nous les ajoutions aux nôtres.

Reconnaissance des terres

ELAN est un organisme de langue officielle en situation minoritaire dans un pays qui ne reconnaît que deux langues officielles, soit le français et l’anglais. Nos bureaux se trouvent à Tiohtiá: ke, ancien nom de Montréal en kanien’kehá: ka, langue des Mohawks, et la ville était également connue sous le nom de Mooniyang, nom anishinabe que lui avaient donné les Algonquins. Bien que nous soyons basés dans cette ville, nous avons également réalisé des projets dans plusieurs régions du Québec.

Le kanien’kéha et l’anishinabe ne sont que deux des nombreuses langues autochtones liées à notre province, où l’anglais et le français sont des langues coloniales. La province que nous connaissons sous le nom de Québec est née d’une fusion des territoires traditionnels des nations innue et inuite, des nations algonquiennes et des nations mohawks de la Confédération Haudenosaunee. L’atikamekw, le cri, l’inuktitut et l’innu-aimun font également partie des nombreuses langues autochtones autrefois parlées de manière majoritaire au Québec, et cela bien avant l’arrivée du français et de l’anglais.

Nous aimerions souligner l’important travail accompli par les Premières Nations pour faire revivre les langues traditionnelles liées à ces territoires et pour défendre le statut officiel des langues autochtones au Canada.