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le mot du directeur – decembre 2019

Je ne connais personne qui puisse affirmer que les choses vont bien dans le monde à l’aube de la deuxième décennie du 21e siècle. Les nouvelles qui nous parviennent des quatre coins du globe sont alarmantes, qu’il s’agisse des feux de forêt, des inondations torrentielles ou des dirigeants qui défient la démocratie et méprisent l’État de droit. Ici, nous avons un gouvernement minoritaire instable aux commandes du gouvernement fédéral. Et le parti provincial récemment élu au Québec, qui a adopté le controversé projet de loi 21 (« Loi sur la laïcité de l’État »), et a adopté le projet de loi 40 (« Loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique relativement à l’organisation et à la gouvernance scolaire »), vient d’émettre l’idée de réserver les droits et services en anglais aux anglos « historiques ». Plus près de nous, la communauté anglophone du Québec est profondément divisée quant au leadership actuel du Quebec Community Groups Network (QCGN), créé il y a 24 ans pour donner une voix unie aux groupes communautaires anglophones du Québec.

Mais il y a aussi des bonnes nouvelles, et nous devons en être reconnaissants. En 2018, le nouveau Secrétariat aux relations avec les Québécois d’expression anglaise a accepté de financer un projet d’ELAN d’une durée de trois ans qui vise à identifier toutes les sources de financement disponibles pour les arts au sein du gouvernement provincial, afin d’aider les organismes artistiques anglophones à faire de nouvelles demandes d’aide financière et de constituer un groupe de travail permanent avec tous les ministères et organismes provinciaux œuvrant dans le domaine de la culture au Québec. Les sondages et les groupes de discussion menés dans le cadre de ce projet ont confirmé que peu d’organismes culturels anglophones font des demandes d’aide financière en dehors de la SODEC (le secteur « industrie » de la culture) et du CALQ (organismes à but non lucratif). Mais encore là, la plupart des anglophones connaissent moins la SODEC que Téléfilm, et tendent à soumettre moins de demandes au CALQ qu’au Conseil des arts du Canada ou à un organisme municipal tel que le Conseil des arts de Montréal.

Il y a un autre aspect à cette bonne nouvelle. Grâce au soutien du Secrétariat, ELAN peut consacrer beaucoup d’efforts à aider les organismes artistiques à identifier de nouvelles sources de financement et à soumettre des demandes. Si vous dirigez une entreprise et que vous n’avez pas encore répondu à notre sondage, veuillez contacter Nick Maturo à research@quebec-elan.org, et il vous enverra le sondage approprié pour votre secteur d’activité (sociétés de production, associations d’artistes, festivals, salles de spectacle, etc). Une fois que nous aurons identifié vos besoins, nous pourrons tenter de trouver les sources de financement qui y correspondent. ELAN est également en train de mettre sur pied des ateliers de rédaction de demandes de subvention pour vous aider à rédiger des demandes plus solides et efficaces. Le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) est conscient que les artistes anglophones font face à certains obstacles et qu’ils sont sous-représentés dans la plupart de leurs programmes. Le CALQ collaborera avec ELAN en début d’année en offrant quelques séances d’information pour expliquer les programmes du CALQ et encourager les candidatures d’artistes anglophones. Il restera encore du peaufinage à faire, et il faudra encore investir temps et énergie pour réaliser ces objectifs, mais ce sont là de nouvelles opportunités importantes pour les artistes anglophones. Pour en savoir plus sur le projet Relations Québec d’ELAN, veuillez envoyer un courriel à guyrodgers@quebec-elan.org.