Le mot du directeur - mai 2021

Le changement. Nous en avons peur. Nous l’accueillons.

Au moment où s’amorce la troisième vague de COVID-19, certains d’entre nous commencent à reconnaître et à accepter notre nouvelle réalité. Nos mondes et la façon dont nous y vivons ont radicalement changé. Nous devons rester conciliants, résilients, mais aussi être indulgents envers nous-mêmes face à un avenir incertain.

Heureusement, nous avons aussi des moments d’espoir : la photo sur notre fil d’actualité d’un proche qui reçoit son vaccin, la réouverture prudente mais optimiste du secteur des arts, la prise en charge des problèmes systémiques et l’instauration de mesures essentielles pour favoriser l’inclusion et l’accessibilité, les promesses de financement pour soutenir le secteur culturel dans ses efforts de relance.

Ayant tout cela à l’esprit, j’endosse mon nouveau rôle de directeur exécutif d’ELAN en m’interrogeant de manière humble et honnête : comment diriger sans crainte dans un moment de grand changement ?

La réponse consiste à accueillir les cadeaux qui m’ont été faits. J’ai le privilège de me voir confier les rênes d’une organisation solide, dont la mission et les valeurs s’ancrent dans son travail de soutien et de promotion des artistes et de la communauté anglophones du Québec. J’ai été accueilli à bras ouverts par un conseil d’administration et une équipe d’une incroyable patience et générosité.

L’inimitable Guy Rodgers nous a transmis ses connaissances institutionnelles, des histoires riches et des voies encore à explorer ; mon profond respect et mon admiration pour son legs nourriront et inspireront à jamais mon travail chez ELAN. J’ai confiance en une adhésion vitale et engagée de nos membres, que je continuerai à vouloir mériter, dans un rapport de réciprocité, pour les années à venir.

Au moment où je plonge dans la réalité du terrain à défricher, je vous invite à partager les pensées, les préoccupations, les besoins, les défis et les réussites que vos connaissez en naviguant dans ces territoires inexplorés. Je suis honoré de vous servir et de défendre votre cause.

Accueillons ensemble le changement.

Patrick Lloyd Brennan, directeur exécutif

Reconnaissance des terres

ELAN est un organisme de langue officielle en situation minoritaire dans un pays qui ne reconnaît que deux langues officielles, soit le français et l’anglais. Nos bureaux se trouvent à Tiohtiá: ke, ancien nom de Montréal en kanien’kehá: ka, langue des Mohawks, et la ville était également connue sous le nom de Mooniyang, nom anishinabe que lui avaient donné les Algonquins. Bien que nous soyons basés dans cette ville, nous avons également réalisé des projets dans plusieurs régions du Québec.

Le kanien’kéha et l’anishinabe ne sont que deux des nombreuses langues autochtones liées à notre province, où l’anglais et le français sont des langues coloniales. La province que nous connaissons sous le nom de Québec est née d’une fusion des territoires traditionnels des nations innue et inuite, des nations algonquiennes et des nations mohawks de la Confédération Haudenosaunee. L’atikamekw, le cri, l’inuktitut et l’innu-aimun font également partie des nombreuses langues autochtones autrefois parlées de manière majoritaire au Québec, et cela bien avant l’arrivée du français et de l’anglais.

Nous aimerions souligner l’important travail accompli par les Premières Nations pour faire revivre les langues traditionnelles liées à ces territoires et pour défendre le statut officiel des langues autochtones au Canada.