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le mot du directeur – juin 2020

Guy Rodgers and Emily Enhorning at the Fringe and ELAN Schmoozer in 2019

Le directeur exécutif d’ELAN, Guy Rodgers, et la coordonnatrice des adhésions, Emily Enhorning, au schmoozer d’ELAN x festival St-Ambroise Fringe de Montréal en 2019. Photo d’Amy Macdonald.

Cela était à prévoir : après la longue période de perturbations et d’incertitude que nous avons traversée, nous sommes inquiets face à l’avenir, et nous avons hâte qu’un solide leadership nous sorte de ce pétrin. Nous amorçons maintenant le troisième mois d’arrêt de la vie sociale. Les artistes qui œuvrent dans le domaine de la musique, du théâtre et de la danse ne savent toujours pas quand ils pourront se produire à nouveau dans des salles, dans des conditions à la fois sécuritaires (pour les artistes et le public) et économiquement viables. Les sondages montrent que même les fans assidus ne se précipiteront pas pour aller s’assoir dans des salles de spectacle au moment de la réouverture de celles-ci.

 

De nombreuses activités artistiques ont été modifiées afin d’être diffusées en ligne, et ce de manière intéressante et créative. Les musiciens ont rapidement adopté le virage numérique. La consommation domestique de films et de séries télévisées représentait déjà un énorme marché avant la pandémie. Nous découvrirons sans doute de nouveaux atouts au domaine numérique, mais les artisans du théâtre et de la danse sont réticents à adopter ce nouveau modèle d’affaires. Les arts visuels peuvent facilement être présentés en ligne, mais il est bien différent de ressentir la présence concrète d’une œuvre d’art ou d’une installation. On peut acheter et lire des romans en format numérique, mais rien ne remplace la relation tactile avec un livre. Le virage numérique est, au mieux, une solution partielle pour un large public qui contribue à rentabiliser des produits à succès. Mais ce mode d’accès et de diffusion n’est pas aussi bénéfique pour les œuvres moins connues, qui rejoignent un public plus restreint.

 

Nous devons nous rappeler que l’art est avant tout une affaire de communauté. C’est un lieu de rencontre, un espace de dialogue, une aventure exploratoire, une communion, une célébration exaltante de la créativité. On peut bien simuler la présence de la communauté dans la solitude de nos maisons, mais seulement de manière approximative. En attendant des réponses claires quant au moment et à la façon dont nous pourrons reprendre nos activités artistiques en public, souvenons-nous de deux choses. Le monde a besoin des artistes, il en a toujours eu et en aura toujours besoin. Notre communauté est remarquablement résiliente et ingénieuse. Ensemble, nous nous en sortirons.

 

Guy Rodgers

Directeur exécutif


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